Solidarité
Et si on acceptait de subsister collectivement plutôt qu’individuellement ?
Notre société valorise l’autonomie individuelle, mais oublie souvent que personne ne s’en sort seul. Nous dépendons tous et toutes, à un moment ou à un autre, des autres : pour élever nos enfants, prendre soin des aînés, traverser une épreuve, apprendre ou rebondir.
Une allocation de subsistance reconnaît cette interdépendance. Elle ne remplace pas la solidarité, elle la rend possible. Elle libère du temps, du stress et de l’énergie pour prendre soin les uns des autres.
🤝 Tisser des liens durables
Dans un contexte d’isolement croissant, les liens sociaux se fragilisent. Les personnes seules, les nouveaux arrivants, les aînés ou les jeunes marginalisés peuvent se retrouver sans réseau, sans appui, sans relais.
Une allocation de subsistance renforce la capacité des gens à s’impliquer dans leur quartier, à créer des espaces d’entraide, à offrir leur temps et leur écoute. Elle soutient les solidarités naturelles plutôt que de les épuiser.
Pourquoi c’est important ?
Les communautés fortes sont plus résilientes face aux crises. Mais elles ne naissent pas spontanément : elles demandent du temps, de la présence et de la disponibilité. Si la subsistance est un combat quotidien aucun de ces moyens de créer nous est accessible.
Résultats concrets
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Hausse de l’engagement bénévole
Dans plusieurs projets pilotes, les participants ont augmenté leur implication dans des groupes communautaires et projets d’entraide2. Moins de précarité = plus de disponibilité pour les autres.
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Création d’initiatives locales autogérées
Les bénéficiaires ont lancé des coopératives, des cuisines collectives, des groupes d’achat 3. Allouer la subsistance est un catalyseur de solidarité concrète.
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Renforcement des liens intergénérationnels
Le soutien économique réduit les tensions entre générations au sein des familles et favorise la cohabitation4. Une meilleure sécurité financière permet de redonner plutôt que de dépendre.
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Moins de méfiance entre citoyens
Les études montrent une corrélation entre la sécurité économique et le niveau de confiance dans autrui5. La solidarité augmente à mesure que la peur diminue.
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Réseautage accru dans les milieux ruraux
Des expériences ont montré un tissage de relations plus dense dans les régions éloignées quand un revenu stable est garanti6. Le filet social ne tient pas sans les gens qui l’entrelacent.
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Plus d’initiatives citoyennes
Les gens qui ne luttent pas pour survivre créent, organisent, fédèrent7. L’allocation de subsistance devient levier de démocratie participative.
🧓🏼 S’occuper les uns des autres
Le soin — aux enfants, aux proches malades, aux aînés — repose souvent sur des personnes peu ou pas rémunérées, souvent des femmes. Ce travail relationnel et essentiel est pourtant au cœur du bien-être collectif.
Une allocation de subsistance permet de reconnaître et de soutenir cette contribution vitale. Elle permet de rester auprès d’un parent malade, d’un enfant vulnérable, sans être puni économiquement pour cela.
Pourquoi c’est important ?
La solidarité ne se délègue pas seulement à l’État. Elle se vit au quotidien, dans les gestes de soutien mutuel. Encore faut-il pouvoir s’y consacrer sans s’épuiser soi-même en multipliant les efforts pour survivre.
Résultats concrets
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Plus de présence auprès des proches
Les bénéficiaires peuvent passer plus de temps avec leurs enfants, leurs parents âgés ou leurs conjoints en difficulté9. La solidarité familiale ne se décrète pas : elle se permet.
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Soutien au travail invisible
Le revenu de base valorise les formes d’engagement non salariées, souvent associées au soin 10. Cela corrige une injustice structurelle dans la reconnaissance sociale.
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Réduction de la fatigue compassionnelle
Les proches aidants rapportent moins d’épuisement émotionnel lorsqu’ils ont un revenu stable 11. Moins de précarité = plus de capacité à donner.
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Moins d’absences de travail pour raisons familiales
Les personnes peuvent mieux organiser leur temps sans devoir choisir entre emploi et soins 12. La flexibilité nécessite la sécurité.
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Baisse de l’isolement des aînés
Plus de visites, plus de soutien à domicile, plus de temps pour accompagner les aînés13. Le vieillissement se vit mieux quand on n’est pas seul.
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Soutien aux familles en contexte de handicap
Des familles avec enfants ou adultes vivant avec un handicap ont rapporté une amélioration de leur capacité d’accompagnement14. La solidarité se pratique mieux sans sacrifices indus.
References
- Putnam, Robert. 2000. Bowling Alone: The Collapse and Revival of American Community. pp. 27–42. https://archive.org/details/bowlingalone00robe↩︎ 1
- Basic Income Earth Network. 2013. Basic Income as a Sustainable Transition Strategy. pp. 14, 21, 25, 30. https://basicincome.org/bien/pdf/Flash67.pdf↩︎ 2 6 13
- Haarmann, Claudia & Dirk. 2009. The Basic Income Grant Pilot Project in Namibia. pp. 21. https://base.socioeco.org/docs/big_resource_book.pdf↩︎ 3 14
- Forget, Evelyn L. 2017. Basic Income for Canadians. pp. 18–25. https://www.researchgate.net/publication/344713136_Basic_Income_for_Canadians_from_the_covid-19_emergency_to_financial_security_for_all↩︎ 4 9 12
- Wilkinson, Richard & Pickett, Kate. 2009. The Spirit Level. pp. 42. https://archive.org/details/spiritlevelwhygr0000wilk_c2w6↩︎ 5
- Knight, Kyle et al. 2019. Universal Basic Income and Mental Health Outcomes. pp. 27. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34534779/↩︎ 7 11
- Kittay, Eva Feder. 1999. Love’s Labor: Essays on Women, Equality and Dependency. pp. 22. https://www.taylorfrancis.com/books/mono/10.4324/9781315108926/love-labor-eva-feder-kittay↩︎ 8 10
Projetons-nous
Imaginez un Québec où…- Personne ne doit s’excuser d’aider un proche plutôt que de produire.
- Les quartiers vibrent d’initiatives citoyennes.
- L’entraide se pratique sans sacrifier sa qualité de vie.
- Les personnes vulnérables sont entourées plutôt qu’isolées.
- La solidarité est encouragée et facilitée par notre puissance collective.
- Et vous ? Que pourriez-vous donner aux autres si votre subsistance était assurée ?
Ce que vos concitoyen·nes en disent
« J’ai pu m’occuper de mon frère sans m’endetter. »
Nathalie G.
« J’ai enfin eu le temps de créer un groupe d’entraide dans mon immeuble. »
Abdoulaye S.
« La solidarité, ce n’est pas naturel quand on court après sa propre survie. »
Léa P.
Avec une allocation de subsistance, un Québec plus solidaire est possible.